Numéro 7 : La solitude

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alkemie la solitude






SOMMAIRE


PRÉSENTATION

par Mihaela-Genţiana STĂNIŞOR

AGORA

Ciprian VĂLCAN, Les sténogrammes des chimpanzés
Constantin MIHAI, Les hypostases de la métaphysique de Bachelard

DOSSIER THÉMATIQUE : LA SOLITUDE

Pierre GARRIGUES, L'humanité est seule
Odette BARBERO, Le « je » de la solitude
José Thomaz BRUM, La solitude avec Dieu et sans Dieu
Mathilde BRANTHOMME, La solitude épuisée, la perte et l'acédie
Andrea ROSSI, La solitude mortifiante : suicide anomique et crise de l'individualité
Daniel MAZILU, La solitude selon Rilke
Massimo CARLONI, La solitude entre culpabilité et destin : le cas Kafka
Eugène VAN ITTERBEEK, De la solitude chez Montaigne et Cioran
Abderrahman BEGGAR, Handicap, solitude et altérité dans Illuminations autistes de Hédi Bouraoui

DÉS/DEUX ORDRES DU MONDE ET DU LANGAGE

Sara Danièle BÉLANGER-MICHAUD, Éthique et esthétique de la contradiction chez Thomas Bernhard
Kais SLAMA, L'Église catholique et la controverse sur la cogestion sarroise 1949-1952

EXPRESSIS VERBIS

« Je crois à la puissance du mot MORT et cette puissance, je la reverse sur tous les autres qui en renaissent. » (entretien avec Bernard NOËL réalisé par Mihaela-Genţiana Stănişor)

ÉCHOGRAPHIES AFFECTIVES

Roland JACCARD, Confession d'un nihiliste
Daniel LEDUC, Journal Impulsion. Extraits
Aymen HACEN, Les mots de la solitude
Thomas SPOK, Crépuscule du matin

LE MARCHÉ DES IDÉES

Ger LEPPERS, Eugène Van Itterbeek, Journaux roumains
Ariane LÜTHI, La pratique de la conversation
Abderrahman BEGGAR, Milo Sweedler, The dismembered community. Bataille, Blanchot, Leiris, and the remains of Laure, Newark, University of Delaware Press, 2009, ISBN: 978-0-87413-052-2
Mihaela-Genţiana STĂNIŞOR, Voyage au bout de l'Émotion. Plaidoyer décuplé en faveur du lyrique
Mihaela-Genţiana STĂNIŞOR, La métaphysique de l'adieu chez Cioran
Aura CUMITA, De l'incomplétude originaire de l'être humain et de socialité dans l'interprétation anthropologique de Tzvetan Todorov




PRÉSENTATION


Le refuge dans la solitude : salut ou misère de l'homme

« Une seule chose est nécessaire : la solitude.
La grande solitude intérieure. Aller en soi-même et ne rencontrer
pendant des heures personne, c'est à cela qu'il faut parvenir.
Être seul, comme l'enfant est seul... »

(Rainer Maria Rilke, Lettres à un jeune poète)


Tous les grands esprits ont senti l'attraction et le poids de la solitude. Sous une forme ou sous une autre, c'est la solitude qui se place à la base de leurs entreprises les plus appréciables. Et la grande leçon qu'ils transmettent par leur œuvre, c'est qu'il n'y a rien à faire contre la solitude, qu'elle soit extérieure, situationnelle ou intérieure, foncière, vécue et revécue avec la même conviction qu'elle (r)assure le sens du périple existentiel. Toute tentative de la fuir n'a fait que montrer ce besoin, souvent viscéral, incontrôlable, de s'y plonger avec plus de profondeur et de gravité. Adulée pour ses valences inspiratrices ou, tout au contraire, haïe pour ses pouvoirs dévastateurs, qu'elle soit liée au bonheur ou au malheur de l'homme, qu'elle soit ressentie quotidiennement ou sporadiquement, elle provoque la chute de l'homme en lui-même, le vouant à sa propre individualité. Elle oppose l'homme au monde ou à l'autre, car il est le seul être capable de sentir la solitude et le besoin de chercher l'autre dans ce qu'Octavio Paz appelait « le labyrinthe de la solitude ». Pour certains, c'est dans la solitude, conçue comme une occasion de se concentrer sur l'essence du monde, qu'il faut chercher le bonheur : « On est plus heureux dans la solitude que dans le monde. Cela ne viendrait-il pas de ce que dans la solitude on pense aux choses, et que dans le monde on est forcé de penser aux hommes ? ».1 Assertion assez inattendue si l'on prend en considération la pensée commune qui sépare d'habitude solitude et bonheur tout en rapprochant davantage solitude et malheur.

La solitude est déclenchée et entretenue par d'autres facteurs dont on évoquera quelques-uns : l'espace - on peut parler d'une solitude locale, rurale ou urbaine, roumaine ou mondiale ; le temps - il y a une solitude chronique, une solitude automnale par exemple ; l'origine - il y a des « peuples de solitaires », comme dit Cioran en se référant aux Juifs ; l'amour - sa perte ou l'incomplémentarité des amoureux qui plutôt les éloignent l'un de l'autre et les rend solitaires ; la mort - qui accentue la désolidarisation et voue davantage l'être à l'isolement, cette forme extrême de solitude ; Dieu - son absence et sa recherche permanente ; l'acte d'écrire - un acte solitaire, même si, paradoxalement, il suppose aussi une action qui devrait remplir la solitude.

La solitude est l'état d'âme le plus propre et le plus digne de l'homme : La solitude fait de toi un Christophe Colomb qui naviguerait vers le continent de son propre cœur. | Combien de mâts se hissent dans le sang lorsque seules les mers vous lient au monde ! À chaque instant, je m'embarquerais vers les couchers de soleil du Temps.2

La solitude est un sentiment (et un thème) à reprendre inlassablement. Chacun la conçoit et la vit de sa manière, s'y abandonne ou s'y isole lyriquement ou philosophiquement, tout en lui donnant une forme ludique ou réflexive. C'est ce que les auteurs de ce numéro ont fait, tantôt avec une tonalité grave et inquiétante, tantôt avec la douceur du jeu avec les propres profondeurs et troubles. Qu'on parle de la « solitude avec Dieu ou sans Dieu » à travers l'écriture de quelques penseurs (José Thomaz Brum), de la solitude de l'humanité (Pierre Garrigues), de la solitude intérieure, projetée dans le « je » scriptural (Odette Barbero), de la « solitude mortifiante », révélant « la crise de l'individualité » (Andrea Rossi), de la relation entre la solitude, la perte et l'acédie (Mathilde Branthomme), des bénéfices intellectuels et scripturaux de ce sentiment chez Rilke (Daniel Mazilu), de la solitude du destin ou du destin de la solitude chez Kafka (Massimo Carloni), de la solitude chez Montaigne et Cioran (Eugène van Itterbeek) ou dans l'œuvre de Hédi Bouraoui (Abderrahman Beggar), chez tous, la solitude comme sujet de réflexion représente un remède au sentiment de solitude, une occasion de la dépasser. L'acte d'écrire (sur un thème, sur un autre, sur soi-même) peut laisser l'auteur vivre solitairement parmi ses propres images et mots ou bien se solidariser avec eux.

Si la solitude connaît des intermittences, connaît-elle aussi des degrés ? Peut-on être plus solitaire qu'un autre ? Y a-t-il une solitude relative et une solitude absolue, essentielle ? Le philosophe Constantin Noica par exemple nous décrit la « solitude absolue » par le biais d'une très belle image : La solitude absolue ? Parfois, je la conçois de cette façon : être dans le train, dans un couloir bondé, assis sur une valise. On est alors loin non seulement de tout homme, loin de ceux qui nous empêchent de bouger, mais aussi de tout point fixe de l'espace. On est quelque part entre un arrêt et un autre, séparé de quelque chose, en route vers autre chose, hors du temps, hors du sens, porté par le train, se souvenant d'un autre train, avec des gens, des événements, des marchandises, des idées pêle-mêle, dans des wagons quittés dans les arrêts, perdus entre les arrêts, oubliés dans les espaces, vidant le monde, à travers le monde, seul, plus seul, partout et à jamais seul.3 Les auteurs de tous ces textes qui cohabitent sous la couverture de ce numéro d'ALKEMIE sont, pour reprendre les mots de François Mauriac4, des femmes et des hommes qui ne se sont jamais résignés à la solitude et qui ont tenté de nous confier leur propre désert. Et la lecture de leur désert demeure essentielle pour la préservation de cette solitude indispensable à tout être, à tout essai de se connaître soi-même.

Mihaela-Genţiana STĂNIŞOR


1 Chamfort, Maximes et pensées. Caractères et anecdotes, préface d'A. Camus, notices et notes de G. Renaux, Paris, Gallimard, 1965, p. 89.
2 Cioran, Le Crépuscule des pensées, in Œuvres, Paris, Gallimard, 1995, p. 454.
3 Constantin Noica, Jurnal filosofic (Journal philosophique), Bucuresţi, Humanitas, 1990, p. 60. (la trad. française nous appartient M.-G. S.)
4 Cf. François Mauriac, Dieu et Mammon, Paris, Éditions du Capitole, 1929.




LISTE DES COLLABORATEURS


Odette BARBERO - maîtrise et DEA de Philosophie (Université Lyon II), maîtrise de théologie (Faculté de théologie de Lyon). Docteur en philosophie (Université de Bourgogne) et professeur associé à l'Université de Technologie et de Sciences appliquées Libano-Française. Auteure des livres : Le thème de l'enfance dans la philosophie cartésienne, Paris, L'Harmattan, 2005 ; Descartes ou le pari de l'expérience, Paris, L'Harmattan, 2009, et de plusieurs études sur la philosophie et la littérature. Abderrahman BEGGAR - professeur agrégé au département de langues et littératures de l'université Wilfrid Laurier. Il dirige la collection « Études maghrébines » aux Presses Universitaires du Nouveau Monde. En plus de dizaines d'articles et chapitres dans des ouvrages collectifs, il est l'auteur de quatre livres dont le dernier est L'épreuve de la béance. L'écriture nomade chez Hédi Bouraoui (Nouvelle-Orléans, Presses universitaires du nouveau monde, 2009). Des comptes-rendus sur ses travaux ont été publiés dans Post colonial text, Inernationational journal of Francophone studies, Research in African literautres, Studi canadense, Peace Review, Dialogues francophones, Third World Review, Contemporary Sociology, The Americas, et bien d'autres revues académiques, journaux et magazines. Sara Danièle BELANGER-MICHAUD - doctorante au Département de littérature comparée de l'Université de Montréal. Elle a récemment déposé une thèse qui porte sur la question du sacré dans l'écriture de Cioran. Cet automne elle entamera des recherches postdoctorales sur l'écriture de la conversion à l'Université de Toronto. Ses publications concernent généralement les différentes modalités du rapport entre spiritualité et littérature chez différents auteurs, principalement Cioran et Kierkegaard.

Mathilde BRANTHOMME - post-doctorante au Centre for the Study of Theory & Criticism de l'Université de Western Ontario, docteur en littérature comparée, de l'Université de Montréal. Sa thèse, Figures de l'esprit : le soi et l'autre dans l'écriture de la séduction (2010), a été écrite sous la forme d'un essai et est en voie de publication. Elle s'intéresse actuellement à l'intériorité, au deuil, à l'acédie et à la pensée de la grâce dans la littérature contemporaine. Ses publications portent sur la séduction, le sacré, la tauromachie ainsi que sur les figures de pensée, littéraires et philosophiques.

José Thomaz BRUM - docteur en philosophie à l'Université de Nice. Il enseigne à l'Université Catholique de Rio de Janeiro. Traducteur des auteurs français tels Gautier et Maupassant ainsi que de quatre ouvrages de Cioran. Auteur de Schopenhauer et Nietzsche, L'Harmattan, 2005, avec une préface de Clément Rosset (éditions en langue portugaise : O pessimismo e suas vontades. Schopenhauer et Nietzsche, Rocco, 1998).

Massimo CARLONI - études de sciences politiques et philosophie à l'Université d'Urbino. Réalisateur du projet éditorial pour la traduction italienne du livre de Friedgard Thoma, Per nulla al mondo. Un amore di Cioran (éd. l'Orecchio di Van Gogh, 2009), dont il a écrit la postface, « Cioran in love ». Il dirige la publication des écrits posthumes cioraniens qui seront publiés chez il Notes Magico. Il prépare une étude monographique sur la pensée de Cioran.

Aura CUMITA - licenciée en Journalisme de la Faculté de Journalisme et des Sciences de la Communication de Bucarest. Après une maîtrise en Sciences de la Communication dans la même université et ensuite à l'Université Complutense de Madrid, elle a pris des cours de philosophie et d'histoire à l'Université Technique de Berlin. Elle rédige actuellement sa mémoire de maîtrise en philosophie sur La danse comme paradigme philosophique chez Nietzsche. Elle a publié l'étude « Razón, liberté oú sur les types universelles de la conduite humaine chez Kant » dans La nouvelle revue pour les droits de l'homme (Noua Revista de Drepturile Omului). Elle est co-auteur du Catalogue d'Art Social Cooking Romania, NGBK, Berlin, 2007, et de l'annuaire de recherche de la danse Tanz und Wahn-Sinn / Dance and Choreomania, éd. Henchel, Leipzig, 2011. Auteur de plusieurs articles dans les revues 22, Observatorul Cultural, aLtitudini, Tomis, Ex Ponto.

Pierre GARRIGUES - professeur à l'Université de Tunis. Il est l'auteur d'une thèse publiée chez Klincksieck sur les Poétiques du fragment, d'essais et de recueils de poèmes.

Aymen HACEN - ancien élève de l'École Normale Supérieure de Tunis, agrégé de lettres modernes. Allocataire-moniteur de l'École Normale Supérieure Lettres et Sciences Humaines de Lyon (entre 2006 et 2008). Assistant permanent à l'Institut Supérieur des Langues Appliquées aux Affaires et au Tourisme de Moknine (Université de Monastir, Tunisie). Poète et essayiste, auteur de Stellaire. Découverte de l'homme gauche, Fata Morgana, 2006, Alphabet de l'heure bleue, Jean-Pierre Huguet éditeur, 2007, préface d'Yves Leclair et postface de Pierre Garrigues ; Le Gai désespoir de Cioran (Miskiliani, Tunisie, septembre 2007), essai sur le tragique en littérature ; Erhebung (avec des photographies de Yan Tomaszewski), Jean-Pierre Huguet éditeur, 2008 ; le silence la cécité (découvertes), 2009, avec une préface de Bernard Noël. Directeur de la collection « Bleu Orient » chez Jean-Pierre Huguet éditeur. Traducteur de l'arabe vers le français et vice versa. Ainsi, a-t-il aidé, en 2007, à la traduction en arabe de Poème d'attente de Bernard Noël (éd. Tawbad, Tunisie), ainsi que L'instant de ma mort de Maurice Blanchot et Le Voyageur sans titre d'Yves Leclair (en collaboration avec Mounir Serhani et Salma Dachraoui Hacen), à paraître prochainement. Il prépare de même une version en langue arabe de Mythologie de l'homme d'Armel Guerne et d'Absent de Bagdad de Jean-Claude Pirotte. En avril 2009, il a publié une version française de Il a tant donné, j'ai si peu reçu du poète tunisien Mohamed Ghozzi, aux éditions Cénatra (Centre National de Traduction, Tunis, Tunisie). Présentielle. Fragments du déjà-vu, récit, a paru en mars 2010 aux éditions Walidoff (Tunis, Tunisie). Il publie également de nombreux textes (traduction, poésie, essai, entretien, nouvelle) dans des revues (Le Nouveau Recueil, Arpa, Europe, Alkemie, Saeculum), des actes de colloques et des ouvrages collectifs.

Roland JACCARD - psychanalyste et écrivain. Directeur de la collection « Perspectives critiques » aux Presses Universitaires de France depuis 1975. Auteur de livres d'aphorismes, d'essais, de biographies et de journaux intimes : Écrits irréguliers..., journal, La Baconnière, 1969 ; Un jeune homme triste, journal, L'Âge d'Homme, 1971 ; L'Exil intérieur : schizoïdie et civilisation, essai, PUF, 1975 ; Freud, jugements et témoignages, essai, 1976 ; Louise Brooks : portrait d'une antistar, biographie, Phébus, 1977 ; Les Chemins de la désillusion, journal/aphorisme, Grasset, 1979 ; Dictionnaire du parfait cynique, essai illustré par Roland Topor, Hachette, 1982 ; Lou, autobiographie fictive de Lou Andréas Salomé, Grasset, 1982 ; La Folie, essai, PUF, 1983 ; L'Âme est un vaste pays, journal, Grasset, 1983 ; Des femmes disparaissent, journal, Grasset, 1985 ; Sugar babies, poesie, Le Castor Astral, 1986 ; L'Ombre d'une frange, journal, Grasset, 1987 ; La Tentation nihiliste, essai, PUF, 1989 ; Les Séductions de l'existence (en collaboration avec F. Bott, D. Grisoni et Y. Simon), Le Livre de poche, 1990 ; Manifeste pour une mort douce, essai, 1992 ; Le Cimetière de la morale, essai, PUF, 1995 ; Flirt en hiver, journal, Plon, 1991 ; Journal d'un homme perdu, journal, Zulma, 1995 ; Topologie du pessimisme, dessins de Georges Wolinski, essai, Zulma, 1997 ; L'Enquête de Wittgenstein, essai, PUF, 1998 ; Une fille pour l'été, journal, Zulma, 2000 ; Vertiges, journal, 2000 ; L'Homme élégant, aphorismes, Zulma, 2002 ; Journal d'un oisif, journal, PUF, 2002 ; Cioran et compagnie, essai, PUF, 2004 ; Portrait d'une flapper, récit, PUF, 2007 ; Retour à Vienne, récit illustré par Romain Slocombe, Melville-Léo Scheer, 2007 ; Sexe et sarcasmes, carnets, PUF, 2009.

Daniel LEDUC - études supérieures de cinématographie. Critique et chroniqueur littéraire, artistique, musical ou cinématographique (Le Littéraire, Parutions.com, Le Mague et @xé libre.) Auteur d'une centaine de nouvelles dans divers magazines et journaux français ou étrangers. Collaborateur à de nombreuses revues de poésie. Critique littéraire à Le Littéraire, Parutions.com, Le Mague et @xé libre. Membre de la SGDL et de la SCAM. Auteur de: La respiration du monde, 1988 (Prix du Syndicat des Journalistes et Écrivains); Au fil tramé des jours, 1991; L'homme séculaire, 1993 (Prix René Lyr, décerné par l'Association des Écrivains Belges); Le chant du verbe suivi de Derrière la porte du silence, 1995. Territoire du poème, 1996; Enseignement de l'aube, 1997; Le livre des nomades. Verlag Im Wald (Allemagne), 1997. Édition bilingue français-allemand. Traduction de Rüdiger Fischer; Le livre des tempêtes, 1997; De l'aube, 1997 (Ouvrage d'art à tirage limité. Avec huit eaux-fortes en couleurs de Bernadette Planchenault); Une source puis une autre, 1999; Un rossignol sur le balcon, 1999; Silence des pierres, 2000; La respiration des jours, 2002; Le livre de l'ensoleillement, 2003; Partage de la parole suivi de Partage de la lumière, 2003; L'alphabet des animaux, 2003; Poétique de la parole (le corps de l'amour, le pas qui chemine), 2005; Pierre de lune, 2006. (Édition bilingue français-arabe dialectal. Traduction de Mahi Seddik Meslem. Illustrations couleur d'Edouard Lekston); Grandole le géant, 2006; Quelques traces dans le vent, 2007; L'homme qui regardait la nuit et autre conte, 2007. (Édition bilingue français-arabe dialectal. Traduction de Mahi Seddik Meslem); Le miroir de l'eau, 2007 (Édition bilingue français-arabe dialectal. Traduction de Mahi Seddik Meslem. Illustrations couleur de Virginie Marques de Souza); La terre danse avec toi, 2009; Aux fils du temps, 2008.

Ger LEPPERS - études de langues et littératures française, portugaise et brésilienne à Nancy et Amsterdam. Parallèlement à sa carrière de fonctionnaire au Conseil des Ministres de l'Union Européenne à Bruxelles, il développe une activité d'essayiste et de critique littéraire au quotidien néerlandais TROUW, où il écrit tout particulièrement sur les littératures franco- et lusophones.

Ariane LÜTHI - docteur ès lettres de l'Université de Zurich, enseigne le français à Bâle et la littérature comparée à l'Université de Haute-Alsace. Ses recherches actuelles portent sur les petites formes réflexives de Joubert à nos jours et sur la traduction littéraire. Membre du comité de rédaction de la revue Variations (Revue de littérature comparée de l'Université de Zurich) et de Colloquium Helveticum (Cahiers suisses de littérature générale et comparée, Fribourg), elle rédige régulièrement des notes de lecture pour la RBL (Revue de Belles-Lettres, Genève), CCP (Cahier critique de poésie, Marseille), entwürfe (Zurich), Europe (Paris). Membre de l'Association suisse de littérature générale et comparée ainsi que de l'ILLE, l'Institut de recherche en langues et littérature européennes de l'Université de Haute-Alsace (www.ille.uha.fr).

Daniel MAZILU - docteur en philosophie de l'Université de Montréal, Canada (Ph.D., 2005). Maître de conférence à la Faculté d'Histoire de l'Université Chrétienne Dimitrie Cantemir de Bucarest. Auteur de Leçons sur l'histoire de la philosophie ancienne (2007), Raison et Mystique dans le néoplatonisme (2009), L'ineffable chez Damascius (Éditions Universitaires Européennes, Sarrebruck, 2011).

Constantin MIHAI - docteur ès lettres à l'Université Michel de Montaigne, Bordeaux 3; maître-assistant à l'Université Constantin Brâncoveanu (Rm.Vâlcea); spécialisé en histoire intellectuelle roumaine, anthropologie de l'Imaginaire et histoire de la résistance anticommuniste. Auteur des livres: Arca lui Nae. Perspective culturale asupra generatiei'27 (L'Arche de Nae. Perspectives culturelles sur la génération de 1927), Postface de Mircea Muthu, Craiova, Sitech, 2004 ; La Logique d'Hermès. Études sur l'Imaginaire, Préface de Claude-Gilbert Dubois, Craiova, Sitech, 2006 ; Descartes. L'Argument ontologique et sa causalité symbolique, Préface de Lelia Trocan, Paris, L'Harmattan, 2007 ; Gilbert Durand. Les Métamorphoses de l'anthropologie de l'Imaginaire, Craiova, Sitech, 2009; Biserica si elitele intelectuale interbelice (L'Église et les élites intellectuelles d'entre-deuxguerres), Iasi, Institutul European, 2009, Ière édition, 2010, seconde édition.

Andrea ROSSI - études de Sociologie et de Service Social. L'un des fondateurs de l'Association l'Orecchio di Van Gogh. Il a soigné quelques publications et il a écrit plusieurs articles sur le comportement suicidaire. Son essai, Nel segno del tempo. Persona e memoria nella riflessione sociologica, a récemment été publié dans le livre d'Elena Grands Se faccio ricordo. Mediatori per l'organizzazione della memoria, Edizioni Erickson, Trento.

Kais SLAMA - docteur ès lettres de l'Université Paris-Ouest Nanterre/La Défense, spécialiste en langue, littérature et civilisation germaniques. Assistant permanent à l'Institut Supérieur des Langues Appliquées aux Affaires et au Tourisme de Moknine (Université de Monastir). Auteur de nombreux articles en français et en allemande. Il s'intéresse, entre autres, aux questions syndicales.

Thomas SPOK - diplômé de Lettres Modernes, il a étudié à l'Université de la Sorbonne Paris-IV et à l'École normale supérieure, Lettres et Sciences humaines de Lyon, où il a travaillé sous la direction du professeur et poète Jean-Marie Gleize dans le cadre du Centre d'Études Poétiques. Auteur d'un master 1 sur la poésie de Guy Goffette et d'un master 2 sur l'œuvre poétique de Bernard Noël. Auteur des proses et poèmes publiés dans plusieurs revues littéraires.

Mihaela-Genţiana STĂNIŞOR - maître-assistante à l'Université « Lucian Blaga » de Sibiu. Études de roumain et de français. Docteur ès lettres de l'Université de Craiova avec un mémoire sur Emil Cioran. Auteure des livres : Les Cahiers de Cioran, l'exil de l'être et de l'œuvre, 2005; Perspectives critiques sur la littérature française du XVIIe siècle, 2007, ainsi que de plusieurs études sur la littérature française et universelle. Traductrice en roumain du livre de Roland Jaccard, La tentation nihiliste. Secrétaire de rédaction des Cahiers Emil Cioran. Approches critiques, membre du comité de lecture et correspondante à l'étranger de la revue Recto/Verso. Revue de jeunes chercheurs en critique génétique.

Eugène VAN ITTERBEEK - professeur de littérature française et directeur du Centre de recherche « Emil Cioran » à l'Université « Lucian Blaga » de Sibiu. Études de droit et de philosophie et lettres à l'Université de Leuven (Belgique) et de Leyde (Pays-Bas). Mémoire de doctorat, soutenu à Leyde, sur Charles Péguy. Éditeur des Cahiers de Louvain (190 volumes) et des Cahiers Emil Cioran - Approches critiques. Auteur de nombreux livres et articles sur la littérature française et la sociologie littéraire et d'une dizaine de volumes de poésie. Il est également l'auteur d'un Journal roumain. Traductions, sous forme de livre, de la poésie d'Alain Bosquet, Amadou Lamine Sall, J.J. Padrón, Homero Aridjis, Donatella Bissutti et O.C. Jellema. Ses propres œuvres de poésie et de critique littéraire ont été traduites en anglais, italien, espagnol, allemand, serbe, polonais et roumain.

Ciprian VĂLCAN - études de philosophie à l'Université de Timişoara. Boursier de L'École Normale Supérieure de Paris entre 1995-1997. Boursier du gouvernement français entre 2001-2004, il obtient la Maîtrise et le DEA en philosophie de l'Université Paris IV - Sorbonne. Professeur à la Faculté de Droit de l'Université Tibiscus de Timişoara. Docteur en philosophie de l'Université Babel-Bolyai de Cluj-Napoca (2002). Docteur ès lettres de l'Université de Vest de Timişoara (2005). Docteur en histoire culturelle de l'École Pratique des Hautes Études de Paris (2006). Volumes d'auteur : Recherches autour d'une philosophie de l'image, 1998 ; Studii de patristică si filosofie medievala (Études de patristique et de philosophie médiévale), 1999 (Prix de la Filiale de l'Union des Écrivains de Timişoara) ; Eseuri barbare (Essais barbares), 2001 ; Filosofia pe înţelesul centaurilor (La philosophie à la portée des centaures), 2008 ; La concurrence des influences culturelles françaises et allemandes dans l'œuvre de Cioran, 2008 ; Teologia albinoşilor (La théologie des albinos), 2010 (avec Dana Percec) ; Elogiul bîlbîielii (L'éloge du bégaiement), Bucureşti, 2011 ; A traves de la palabra, Murcia, sous presse; Logica elefanţilor (La Logique des éléphants) (avec Dana Percec), Bucureşti, sous presse.


Mots-clefs : littérature, philosophie, métaphore et concept, le fragmentaire, l'autre, le rêve, le vide, Cioran, le mal, l'être, le destin, le bonheur